Position sur la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP)

Pour amplifier notre voix collective

Ces exigences clés sont fondamentales pour nous ; elles poseront les bases solides d’un système de REP inclusif, juste, et respectueux de l’environnement et des millions de récupérateurs de métier qui soutiennent les industries du monde.

Pour amplifier notre voix collective sur la REP, nous invitons les organisations de Global Rec ainsi que les alliés à soutenir cette position. Votre organisation peut soutenir la position en écrivant à l’email suivant : info@globalrec.org. Veuillez inclure le nom de votre organisation, la ville et le pays, ainsi que le logo de votre organisation s’il existe.

Veuillez envoyer votre soutien. Nous publierons la position sur la REP sur www.globalrec.org et elle sera largement diffusée avec la liste des soutiens. Vous pouvez lire la position sur l’EPR.

Position sur la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP)

Introduction

Cette position sur la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) est conçue comme un document que les récupérateurstrices et leurs organisations peuvent utiliser pour négocier leur intégration dans les politiques et pratiques de responsabilité élargie des producteurs. Cette position a été élaborée dans le cadre d’un processus pluriannuel qui a débuté en 2018, lorsque les récupéra teurstrices organisés du monde entier ont résolu de se positionner collective ment face aux politiques et propositions croissantes sur la REP.

Cette annéelà, l’Alliance mondiale des récupérateurstrices et WIEGO ont créé un groupe de travail sur le REP pour mieux comprendre et répondre à l’impact sur les récupérateurstrices et leurs organisations. Ce processus a commencé par des échanges virtuels entre les récupérateurstrices et les équipes de sou tiens techniques, une analyse documentaire, un examen des recommandations existantes en matière de REP par les groupes nationaux et régionaux de récu pérateurstrices, et l’élaboration de neuf études de cas sur l’impact de la REP sur les récupérateurstrices. Des documents éducatifs destinés aux travailleurs ont été conçus et distribués à plus de 260 récupérateurstrices dans le cadre de 21 ateliers locaux, régionaux et mondiaux afin d’établir une compréhension de base de la REP et de solliciter leurs recommandations. Cellesci ont abouti à une position collective sur la REP qui a ensuite été partagée avec les organi sations nationales et locales de récupérateurstrices et modifiée en fonction de leurs commentaires. Une hiérarchie définie a été proposée, comprenant un ensemble de trois principes fondamentaux et six positions prioritaires, ainsi qu’un document faisant office de déclaration de plaidoyer pour le secteur. La version finale de la position a été approuvée par le Comité consultatif mondial des collecteurs de déchets le 18 octobre de 2021, tandis que la déclaration a été discutée et approuvée plus tôt par un processus consultatif.

Declaration

Nous, les récupérateurs du monde entier, représentés par et avec la voix de milliers d’entre nous dans des organisations de différents niveaux, dans de nombreuses villes, pays et continents, déclarons que l’initiative mondiale visant à établir la Res ponsabilité Élargie des Producteurs (REP), doit être moralement, socialement, en vironnementalement, économiquement et techniquement obligée de reconnaître nos contributions historiques et actuelles à la gestion et au recyclage des déchets. Elle doit reconnaître le rôle essentiel que joue la récupération des déchets dans le maintien des récupérateurs de métier et de leurs organisations et dans la survie de leurs familles, qui sont dans des circonstances les plus désespérées.

Depuis l’aube de la révolution industrielle, les récupérateurs de métier sont in dispensables à leurs villes et à la chaîne de valeur du recyclage pour parvenir à des taux de recyclage et une propreté urbaine, mais restent invisibles pour la so ciété. Nous retirons et collectons les matériaux mis au rebut par la société et leur ajoutons de la valeur en les séparant, les triant, les agrégeant et les mettant en vente en tant que matières premières récupérées, favorisant ainsi la conserva tion des ressources naturelles vitales et la création d’emplois dans les industries des produits finis pour la consommation de masse par les humains. Notre travail maintient également la propreté de nos villes, nos côtes et notre environnement, c’est pourquoi les organisations de récupérateurs exigent que partout sur la planète, les gouvernements et les sociétés progressistes recon naissent ces contributions pour leur importance exceptionnelle et s’abstien nent de maintenir l’ignorance intentionnelle et la répression mal intentionnée par rapport à la vie et le travail des récupérateurs de déchets ; une répression qui met également en péril les gains de taux de recyclage et d’atténuation qui contribuent à la réduction des émissions de carbone et de la pollution plastique des océans et des terres.

Nous sommes plus de vingt millions de récupérateurs dans le monde; 8 mil lions sont déjà organisés et syndiqués et travaillent à la construction progressive de notre organisation internationale, l’Alliance Mondiale des Récupérateurs. Au cours des deux dernières décennies, la force de notre effort d’organisation s’est énormément développée; il est impératif qu’il en soit ainsi. Cela peut être vali dé par le fait que cette déclaration et ses exigences sont acceptées et signées par les récupérateurs et leurs organisations des cinq continents représentés par l’Alliance Mondiale des Récupérateurs (Asie, Afrique, Amérique du Sud, Europe et Amérique du Nord).

Par l’intermédiaire de l’Alliance Mondiale et de nos organisations régionales, na tionales et locales, nous participons aux discussions mondiales, nationales et locales en cours sur la REP. Nous avons préparé ces exigences clés sur la base de notre participation et à notre implication dans le cadre de la REP ; ces exigences clés sont le résultat de délibérations longues et approfondies effectuées sur trois ans par des chefs de file des récupérateurs, des organisateurs, des experts tech niques, des conseillers en politique, des universitaires du monde entier ont par ticipé à leur préparation.

À travers ces demandes clés, nous exigeons des producteurs de biens, y com pris le plastique, aux gouvernements aux niveaux local, provincial et national et aux organisations intergouvernementales ; aux agences multilatérales, de re connaître clairement et pleinement qu’il ne peut y avoir de système REP juste et efficace, socialement et environnementalement responsable, sans parte nariat avec les récupérateurs et leurs organisations. S’il y a des tentatives de REP qui n’incluent pas les récupérateurs, elles seront considérées comme une appropriation abusive, disproportionnée, injuste et déloyale des connaissances et de l’innovation des récupérateurs et doivent être tenues responsables de la mise à l’écart des récupérateurs, elles les privent de leurs richesses et biens ma térielles et intellectuelles ainsi que de leur minimum vital de subsistance. De plus, cela perturbera les chaînes d’approvisionnement dynamiques en maté riaux recyclables et mènera dans le même temps à l’épuisement et au mécon tentement dans l’industrie du recyclage en sacrifiant les taux déjà atteints ; à ce jour les preuves montrent que la REP fonctionne mieux lorsque les récupéra teurs de matériaux sont impliqués et reconnus en tant que partenaires dès sa conception, dans sa mise en œuvre et surtout dans sa gestion. En plus de cela, les processus de récupération de matériaux institués par les organisations de récupérateurs de matériaux sont socialement, économiquement et écologique ment durables, pour ces raisons, notre participation à la REP en tant qu’acteurs légitimes et protagonistes dans des conditions de dignité, de promotion et de valorisation est un must.

Quand nous parlons de participation et de partenariat, nous entendons une juste rémunération du travail et de tous les autres coûts connexes, la construc tion du cadre de la REP qui satisfait aux exigences de toutes les parties prenantes du processus. Nous recherchons la transparence, la reconnaissance publique de notre travail et un forum tripartite, où les producteurs, les récupérateurs et d’autres acteurs des industries de recyclage informelles, le gouvernement et d’autres organismes publics de réglementation travaillent ensemble. Nous de mandons également aux producteurs d’éliminer progressivement les matières non recyclables et d’investir dans davantage de matériaux recyclables dans leur processus de production et d’emballage.

Endossements #

Cette position a finalement été endossée et approuvée par le Comité consultatif mondial de l’Alliance mondiale des Récupérateurs le 18 octobre 2021 :

Organisations de récupérateurs

  • Kpone Landfill Waste Pickers Association (Ghana)
  • Kenya National Waste Pickers Welfare Association (KeNaWPWA) (Kenya)
  • Kisumu Waste Pickers Welfare Association (KIWAPWA) (Kenya)
  • National Association of Scraps and Wastepickers of Nigeria (NASWON) (Nigeria)
  • Bokk Diom (Senegal)
  • Kibera Waste Collectors (Kenya)
  • Waste Pickers Union-Bangladesh (Bangladesh)
  • Jan Vikas Society (India)
  • Swach Pune Seva Sahakari Sanstha Maryadit (India)
  • Alliance of Indian Waste-pickers (India)
  • Kagad Kach Patra Kashtakai Panchayat (India)
  • Aakar mumbai (India)
  • Alliance of Indian Wastepickers (India)
  • Ikatan Pemulung Indonesia (Indonesia Waste-pickers Union- IPI) (Indonesia)
  • Amelior (France)
  • Binners’ Project, an initiative of MakeWay Charitable Society (Canada)
  • Coop Les Valoristes (Canada)
  • Sure We Can (USA)
  • Ground Score, Portland Oregon (USA)
  • RED LACRE (Latinamerica and Caribe)
  • Movimento Nacional dos Catadores de Materiais Recicláveis (Brazil)
  • Asociación Movimiento Nacional recicladores base Chile (ANARCH) (Chile)
  • Cooperativa Planeta Verde (Colombia)
  • Asociación Nacional de recicladores de Colombia (ANR) (Colombia)
  • Federación Argentina de Cartoneros Carreros y Recicladores (Argentina)

Supporters

International

  • GAIA – Global Alliance for Incinerator Alternatives
  • Greenpeace
  • ICENECDEV – International Centre for Environmental Education and Community Development
  • Lonely Whale (USA)
  • IDWF – International Domestic Workers Federation
  • IWRC – International Wildlife Rehabilitation Council
  • Tearfund
  • WIEGO – Women in Informal Employment Globalizing and Organizing

Afrique

  • ATTAC CADTM Burkina (Burkina Faso )
  • WasteAid (Cameroon)
  • Dajopen Waste Management Project (Kenya)
  • Nairobi informal sector confederation (NISCOF) (Kenya)
  • Nairobi recyclers (Kenya )
  • Environmental Rescue Initiative (Liberia)
  • Zero Zbel (Morocco)
  • Pakam Technology Limited (Nigeria)
  • Anthophila Alliance Foundation (Nigeria)
  • Wastexchange (Nigeria)
  • Ligue pour les Droits de la Femme Congolaise, LDFC (République Démocratique du Congo )
  • Department of Trade Industry and Competition (South Africa)
  • Zero Waste Association of South Africa (South Africa)
  • Nipe Fagio (Tanzania)
  • Innovation for Life group (Tanzania)
  • INNOLIF GROUP (Tanzania)
  • IRTECO (Tanzania)
  • Centre 4 Zero Waste & Development in Africa (CZWDA) (Zambia)

Asie – Océanie

  • Kashtakari Panchayat (India)
  • Recycle Waste Management Services (India)
  • Aasra Welfare Association (India)
  • Visit/Like/Share Think Tank https://www.facebook.com/profile.php?id=100064053190042 (India)
  • Avani (India)
  • Polindo Utama (Indonesia)
  • Center for Research and Sustainable Development Nepal (CREASION) (Nepal)
  • Youth Association for Development (Pakistan)
  • Ouroboros Waste Management Pvt Ltd (Pakistan)
  • Mother Earth Foundation (Philippines)
  • MQL Sustainable Tourism Services (Vietnam)

Amérique du Nord

  • Early Childhood Mental Health Program (USA)
  • Lanin Iman. (USA)
  • Institute for Local Self-Reliance (USA)
  • Zero Waste Warren County (USA)
  • American Environmental Health Studies Project (AEHSP, formerly Work on Waste USA)) (USA)
  • ImpaXus (USA)

Amérique latine et Caraïbes

  • Ministério Público do Estado do Espírito Santo (Brazil)
  • Unesc (Brazil)
  • Emana Socioambiental (Brazil)
  • Instituto Terroá (Brazil)
  • Associação de Combate aos Poluentes (ACPO) (Brazil)
  • Associação de Saúde Socioambiental (ACPO) (Brazil)
  • Projeto Hospitais Saudáveis (Brazil)
  • Polis Institute (Instituto Pólis) (Brazil)
  • Instituto SUSTENTAR Interdisciplinar de Estudos e Pesquisas em Sustentabilidade/ SUSTENTAR Interdisciplinary Institute for Studies and Research in Sustainability (Brazil)
  • Fundación El Árbol (Chile)
  • Asociación de recicladores de Pereira y Risaralda (Colombia)
  • Asouniversal (Colombia)
  • ASO-RECICLADOR ESP (Colombia)
  • Asorecicol (Colombia)
  • Asociación ReciTunja (Colombia)
  • ARSOC Rergional Suroccidental de Recicladores (Colombia)
  • Asoreanc (Colombia)
  • Aremarpo (Colombia)
  • COORESUNTOL ESP (Colombia)
  • Asociación de Recicladores los Goleros (Colombia)
  • Cooperativa empresarial de recicladores de Nariño Coempremder ESP (Colombia)
  • COORENACER Santa Marta (Colombia )
  • Ecobodega (México)
  • Vielka de Perez (Panamá)
  • Fundación de Saneamiento Ambiental de la Zurza. Fundsazurza (República Dominicana)
  • Corporación Ciudadana Santiago Solidario (República Dominicana)
  • Fundación de Animación y Educación Sociocultural FAES de apoyo a los Recicladores Dominicanos (República Dominicana)

Europe

  • CAPRE 06 (France)
  • Laboratoire d’Innovation par la Recherche-Action (LISRA) (France)
  • Sociétés urbaines et déchets (France)
  • F.A.R.E et O.d.C (France)
  • Norwegian Institute for Water Research (Norway)
  • Polish Zero Waste Association (Poland)

Contributeurs

Cette prise de position a été élaborée à l’issue d’un processus inclusif, itératif et participatif qui s’est étalé sur 3 ans et qui a impliqué des ramasseurs de déchets et leurs organisations du monde entier.

Pour une liste complète des organisations impliquées dans le processus, voir la version anglaise.